Les XVIIème et XVIIIème siècles furent marqués par une succession de guerres entre Français et Anglais qui prirent tour à tour possession de la Guadeloupe et de la Martinique. Le Traité de Paris rendra ces deux îles à la France en 1763. En 1775, La Guadeloupe obtient son autonomie vis-à-vis de la Martinique.
On retrouve les influences des successives occupations britanniques dans les objets, principalement dans le mobilier. Les styles de mobilier colonial anglais étaient en général beaucoup plus ouvragés. On retrouve également des noms créoles inspirés de l’anglais comme le chasspann (calebasse munie d’un manche servant à puiser l’eau), dérivé de « saucepan » (casserole en anglais). Pour l’anecdote, le chasspann est composé d’un baton fiché dans un coui (nom d’origine arawak). Si le baton est plus long l’instrument devient un koko (nom d’origine africaine). Enfin le chasspann puisait l’eau dans une dobann (jarre à eau venant d’Aubagne), nom créole d’origine française… Autour d’un seul objet, nous venons de faire le tour des principales ethnies…
Les traces de l’esclavage sont présentes (cases à nègres, archives) mais les objets sont très rares, détruits pour l’horreur qu’ils évoquaient.
1848 et l’abolition définitive marquera une révolution profonde de l’organisation sucrière. L’apparition du sucre de betterave confirmera le début du déclin de l’économie sucrière et il ne reste aujourd’hui que deux sucreries en fonctionnement : Gardel (Moule) et l’usine de Marie-Galante.
La Guadeloupe est un département français d’Outre-mer, depuis la loi du 19 mars 1946.
En dehors des terribles évènements marquant la fascinante histoire des Antilles, il aura aussi fallu lutter contre les cyclones, subir les raz-de-marée, survivre aux tremblements de terre et fuir les éruptions volcaniques, et derrière le peuple créole doit construire, toujours reconstruire…
Les objets du patrimoine créole ont le plus souvent disparus ou relèvent de l’archéologie terrestre ou sous-marine. Une prise de consciente relativement récente de l’importance du patrimoine antillais émerge, lancée par Aimé CESAIRE en Martinique qui le premier apporta la notion de créolité.
Cet univers créole, issu d’une histoire tragique, inhumaine puise sa force et son identité dans un multi ethnisme unique au monde. Les Antilles sont un patchwork émanant de civilisations diverses ou chacune d’entre elles a laissé son empreinte indélébile dans le patrimoine antillais : arawaks et caraïbes, africains, indiens, européens, mais aussi d’autres ethnies arrivées vers la fin du XIXème siècle : syriens, libanais, chinois, indochinois, japonais et italiens.