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LA COLONISATION ET LE GENOCIDE AMÉRINDIEN

Christophe Colomb, né à Gênes en Italie, obtient l’appui des souverains d’Espagne qui financent sa première expédition en 1492. Il découvrira Cuba et Hispaniola. Les Petites Antilles ne sont découvertes que lors de son deuxième voyage en 1493. La totalité de l’archipel est décrétée possession espagnole.

Malgré l’arrivée de Colomb et plusieurs tentatives de colonisation espagnoles, les caraïbes ont continué leur prédominance jusqu’en 1635 où Duplessis et de l’Olive, mandatés par le Cardinal Richelieu prennent possession des Antilles Françaises. Vingt ans plus tard, les premiers esclaves noirs arrivent et les premiers prémices de l’économie sucrière. Le génocide caraïbe est en marche. 

Les premiers pirates français puis anglais et hollandais apparaissent dans la première moitié du XVIème siècle. Avec autres boucaniers et flibustiers, ils s’attaquent aux intérêts espagnols mais gardent malgré tout des liens privilégiés avec les Caraïbes avec lesquels s’instaure une économie de troc. Les amérindiens donnent des fruits et légumes, des produits de leur pêche ou des plantes médicinales contre des objets de pacotille.

En 1660, lors du traité de Basse-Terre en Guadeloupe, les Caraïbes, pour beaucoup décimés ou affaiblis, sont contraints d’accepter comme seuls territoires propres Saint-Vincent et la Dominique.

Aux  XVIIème et XVIIIème siècles, des chroniqueurs comme Breton, Labat, Du Tertre laissent des témoignages écrits précieux sur les caraïbes, leurs us et coutumes. 

En Guadeloupe les traces de quelques poignées de survivants se retrouvent vers la Pointe de la Grande Vigie. Les générations se succèdent et les derniers représentants sont assimilés par métissage à la population. Deux réserves caraïbes subsistent toujours aujourd’hui à Saint-Vincent et  en Dominique. A part eux, il n’y a plus d’amérindiens aux Antilles. 




COLLECTION DU MUSÉE

PIERRE A KAKO

La pierre à kako (kako = cacao en créole) était utilisée jusqu’au milieu du XXème siècle pour travailler la pâte de cacao au moyen d’un cylindre de pierre ou de métal. Des pierres de ce style ont été retrouvées à bord de galions espagnol sur une épave du XVIIème siècle (Voir museo naval de las Casas Reales à Santo Domingo) ce qui a permis de remonter à la provenance de ces navires : le Mexique. Les « pierres à kako » sont en fait des « metate a mano » mexicains. Les metate servent encore aujourd’hui à la préparation des « mole » (sauces) ou des tortillas par mouture.

 Dans un système de mouture, on appelle meule dormante ou meule gisante la partie qui reste immobile pendant l'opération de mouture et qui se trouve généralement en position inférieure. Ce terme s’oppose à meule courante ou meule mobile qui, comme son nom l'indique, est animée d'un mouvement à la surface de la précédente.

Le metate est une meule dormante de pierre, d’usage domestique, qui sert à moudre le maïs. Utilisée depuis plusieurs milliers d’années (environ 3000 av. J.-C) dans l’aire culturelle de la Mésoamérique, son nom provient du nahuatl « metatl ».

Les pierres à kako sont monolithiques, le plus souvent en basalte, apodes, tripodes ou quadripodes, rectangulaires et légèrement concaves sur la surface de mouture. Aux Antilles elles sont pour la plupart quadripodes. Ces meules sont associées à une molette, saisie à deux mains, appelée « mano », dont la dimension dépasse généralement la largeur de la meule et qui est actionnée en un mouvement rectiligne alternatif. 

Les pierres à kako antillaises sont donc méso américaines et certaines probablement précolombiennes.

The pierre à kako (creole name for cocoa stone) was used till early XXth century to work the cocoa dough with a metal cylinder. Originally, these stones used to be employed in the ships in order to mill cereals (See museo naval de las atarazanas in Santo Domingo where a similar stone has been found on a XVIth century shipwreck).

EST : XVIIIth - XIXth century



PLATINE A MANIOC

Les premiers européens (pirates, boucaniers et colons) vivaient une cohabitation au début pacifique avec les amérindiens, échangeant techniques et instruments. La culture du manioc et ses dérivés (farine, cassaves) est l’exemple même d’un héritage de ce peuple. Les boucaniers comprirent rapidement que les indigènes utilisaient les cassaves comme aliment de base pour leurs qualités nutritives mais aussi pour leur longue conservation notamment dans leurs déplacements de plusieurs semaines en pirogue. Ils adoptèrent donc rapidement les galettes de manioc pour leur consommation et la vente aux navires en départ vers l’Europe. Les platines amérindiennes en terre cuite ne permettant pas des surfaces de cuisson importante limitaient la production. Les premières platines européennes apparurent donc en cuivre martelé (celle-ci mesure 105 cm de diamètre). Puis avec l’avènement de l’industrie sucrière, les chaudières abimées furent recyclées pour devenir les platines que l’on trouve encore dans nos campagnes.

DATATION : XVIIème siècle

Encrier 

Encrier en grés.

XIXème siècle

THOMAS

Pot de chambre en poterie, utilisé jusqu’au début du XXème siècle dans les zones reculées.

DATATION : XVIIIème siècle

Earthenware chamber pot, still used  till early XXth century in secluded zones.

EST : XVIIIth century

POT A CHODO

Le chodo (ou chaudeau), préparation à base de crème vanillée épicée, était servi lors de goûters ou fêtes traditionnelles telle que les communions ou les baptêmes. Parfois accompagné de gâteaux typiques (pain doux, mont-blanc).

Certaines croyances disent qu’il ne faut pas avoir d'autres préparations sur le feu ou que la cuisinière ne soit pas en période de menstruation…sinon, le chodo serait raté.

Des productions -spécialement destinées au marché antillais- de ce type de vaisselle en porcelaine étaient réalisées en France métropolitaine et parfois décorées d’inscription et de maximes en français ou en « créole francisé », le créole n’étant pas écrit à cette époque. La datation peut-être estimée fin XIXème début XXème.

Les pots à chodo sont en général en porcelaine décorée d’ornements floraux. Certaines séries ont produit des pots de couleur entièrement orangée. 

Un pot à chodo se reconnaît à sa forme ventrue et surtout au couvercle systématiquement orné d’une cabosse de cacao. Vraisemblablement à l’origine ces objets étaient-ils des chocolatières.

Un autre des particularismes fait que le cul du pot ne possède aucune marque de fabrique. Donc leur provenance exacte est inconnue…

De plus en plus rare, cet objet du patrimoine antillais est aujourd'hui très recherché par les collectionneurs.

DATATION : début XXème siècle

 

Chodo is a sort of vanilla spiced cream and was served for traditional feasts like communions or children’s parties. Those kinds of porcelain items were specially manufactured in France and sometimes decorated with creole or French inscriptions.

EST : early XXth century





TISANIERE

Des productions -spécialement destinées au marché antillais- de ce type de vaisselle en porcelaine étaient réalisées en France métropolitaine et parfois décorées d’inscription et de maximes en français ou en « créole francisé », le créole n’étant pas écrit à cette époque, et la production étant réalisée en métropole. Ce modèle précise « Moin qu’allé dodo !!! » qui se dirait en créole guadeloupéen  « an ka ay domi ».

DATATION : fin XIXème siècle

Those kinds of porcelain items were specially manufactured in France and sometimes decorated with creole or French inscriptions.

EST : late XIXth century

CARDEUSE

Cardeuse artisanale formée d’une planche percée de clous. Cet ustensile permettait de carder le coton, lui redonner du volume. Métier aujourd’hui disparu, le matelassier redonnait une nouvelle vie aux matelas de l’époque. Il en ouvrait le tissu, cardait le coton qu’il fourrait à nouveau dans l’enveloppe de toile, puis recousait le matelas. 

DATATION : Début XXème siècle



BROC ET BASSINE 

Vase à eau en général accompagné d’une bassine assortie, et parfois d’un réceptacle à savon. L’aiguière était en général posée sur une coiffeuse ou autre meuble de toilette. Les aiguières ont été utilisées jusqu’au milieu du XXème siècle car beaucoup de zones retirées n’ont été équipées que tardivement en eau courante. 

DATATION : début XXème siècle

Water vase which generally comes with an assorted basin and sometimes with a receptacle soap. It was usually displayed on a dressing-table. The “aiguières” have been used till mid XXth century as many retired zones have been equipped very lately with tap water.   

EST : Early XXth century