LES INDIENS

En 1854, les premiers Indiens arrivent en Guadeloupe. Plus de 40 000 engagés (nom donné aux immigrés Indiens) immigreront. Les Indiens travaillent inlassablement dans les champs de cannes, rêvant d’un avenir meilleur.
 
Les conditions de travail sont inhumaines. Près de 20 000 Indiens meurent dans les champs de cannes. Cela rappelle l’esclavage, encore en vigueur, quelques années auparavant.

Pour les anciens esclaves devenus ouvriers, qui réclament des salaires décents, ces nouveaux arrivants représentent une concurrence déloyale qui ne leur permet pas de réclamer des augmentations. L’acceptation des Indiens au sein de la société guadeloupéenne n’en sera que plus difficile. Cela durera jusqu’à la seconde moitié du XXème siècle.

Au fil des années, la culture, les us et coutumes enrichissent la société antillaise mais au passage, les Indiens ont perdu leurs langues : le Tamoul et l’ Hindiau profit du créole. Forcés de se convertir au christianisme à la fin du XIXème siècle, ils n’ont pas pour autant abandonné leur culte religieux. En Guadeloupe, plus de la moitié des familles indiennes ont conservé une pratique hindouiste.                   

Contrairement aux descendants d’esclaves qui ont perdu leurs patronyme, selon la consonance de leurs noms les indiens peuvent savoir de quelle région de l’Inde leur histoire prend racine.

Les valeurs telles que le travail et la famille se sont transmises de génération en génération dans les familles indiennes de Guadeloupe bien qu’ils aient abandonné le système des castes. D’origines variées, ils ont fondé leur culture dans une nouvelle identité : une identité indo-guadeloupéenne. 

Leur influence sur le monde créole contemporain est incontestable et touche toutes les composantes de la culture antillaise : culture culinaire avec de nombreux plats et épices dont le colombo, pratiques cultuelles, habillement traditionnel, danses et chants, etc…

Les objets ont aussi marqué le monde utilitaire avec des dénominations typiquement indiennes comme le matalom (tambour en poterie et peau), les taloms (cymbales traditionnelles), le tawa (plaque de métal pour la cuisson des mets) par exemple.